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Inventaire 2013 des accidents technologiques

Chapo
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Texte

Tous les jours, deux à trois accidents ou incidents technologiques surviennent dans des installations classées.
Sur les seuls sites Seveso français, plus de 150 événements ont été recensés en 2012. Il faut à cet égard souligner qu’au-delà des seules questions de sécurité industrielle, certains incidents peuvent être sources
de désagréments importants pour la population, comme l’a montré celui survenu le 21 janvier 2013 dans une usine chimique de Rouen ayant occasionné des émissions gazeuses malodorantes perçues jusque dans
la région parisienne et dans le sud de l’Angleterre (cet événement sera détaillé dans l’édition 2014 de l’Inventaire).
Ces données démontrent, s’il en était besoin, la nécessité de capitaliser et d’analyser ce retour d’expérience afin d’en tirer et d’en diffuser toutes les leçons.
Tel est l’objectif du travail effectué depuis plus de vingt ans à partir des 40 000 entrées de la base ARIA, issues entre autres des données de l’inspection des installations classées (directions régionales de l’environnement, de l’aménagement, et du logement et directions départementales de la protection des populations), et qui a permis de constituer un socle de connaissances sur les risques technologiques particulièrement riche. Mais cette somme d’informations n’est utile que si elle permet de nourrir une véritable démarche d’exploitation des connaissances, et de donner du sens à l’action de prévention. C’est pourquoi cet outil, déjà performant, est à la veille d’une modernisation visant à le placer dans un cadre structuré de gestion des connaissances, en incluant par exemple une meilleure description des causes des événements grâce à l’utilisation de modélisations graphiques.
Dans le même ordre d’idées, le partage du retour d’expérience doit faire l’objet d’une véritable politique de communication, active et ciblée. Si une telle démarche est maintenant régulièrement pratiquée par la DGPR
vis-à-vis du grand public, la communication à destination des professionnels est généralement restée plus technique. Des formats plus synthétiques – à l’image de cette édition 2013 de l’Inventaire –, un travail en
partenariat avec les organisations professionnelles et une meilleure publicité autour des enseignements tirés de l’analyse des accidents s’imposent ainsi.
Au-delà des domaines des risques technologiques traditionnellement couverts, il importe également de mieux prévenir l’impact des aléas naturels sur les installations industrielles et d’élargir enfin cette démarche
de gestion et de diffusion des connaissances aux technologies nouvelles ou en expansion. L’évaluation au plus tôt des risques associés constitue en effet une étape essentielle pour permettre le développement en
toute sécurité de ces technologies. C’est la raison pour laquelle cette édition comporte une partie dédiée à cette analyse.
Je vous souhaite une lecture fructueuse et utile de cette édition 2013 de l’Inventaire pour une encore meilleure prévention des risques technologiques.

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