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Article de presse

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[Le Monde] A Palerme, les incendies ravageurs laissent place à la colère et aux interrogations sur les responsabilités
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Article de presse

"Les feux qui ont cerné la capitale sicilienne pendant plusieurs jours ont été maîtrisés, faisant cinq morts et causant des centaines de millions d’euros de dégâts. Les flammes ont levé le siège sur Palerme, abandonnant la capitale de la Sicile à son écrin de collines brûlées. Après des journées d’apocalypse et d’enfer, selon les mots qui reviennent dans la bouche de ceux qui les ont vécues, la ville respire au bord de sa baie. Les incendies qui l’enserraient sont maîtrisés, et les températures, qui ont atteint les 47 °C lundi 24 juillet, sont retombées, mais, sur les hauteurs du Bellolampo, pourtant, la catastrophe s’attarde encore. Au-dessus des quartiers périphériques, léchés par les flammes au début d’une semaine qui a vu cinq personnes mourir à cause des incendies, une fumée épaisse continue à s’élever de l’immense décharge publique qui domine la ville. Le village qui la jouxte est enveloppé dans une puanteur puissante, toxique, de plastique flambé et d’immondices recuites. La veille au soir, l’odeur du désastre était encore perceptible jusque dans le centre historique, faisant revenir aux narines des habitants et des touristes, toujours présents en nombre, les effluves invisibles de leurs déchets après un désastre d’une ampleur jamais vue. Depuis la décharge, les flammes semblent avoir dévalé la route en lacets qui se dévide vers la banlieue pauvre de Borgo Nuovo. On peut lire leur parcours dans un paysage de végétation brûlée, par endroits encore fumante. Poussées par le vent, elles ont glissé mardi jusqu’au bord même de la ville et jusqu’à la Via Erice, où se tient maintenant un petit groupe d’une dizaine de Palermitains encore secoués. Les locataires du numéro 31 ne veulent pas rentrer chez eux. Ils craignent que la structure de cet immeuble de logements sociaux touché par les flammes ne soit trop endommagée. Relogés dans des chambres d’hôtel dispersées à travers la ville, certains sont venus récupérer quelques affaires.

  

Par Allan Kaval

 

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