Le docteur Aline GUTTMANN médecin sapeur-pompier professionnelle au sein du SDIS 63, sous la responsabilité du médecin-chef, le docteur Thierry Taillandier, a validé le Diplôme Inter Universitaire Pratiques médicales en santé au travail. Elle a soutenu un mémoire sur « Exposition opérationnelle aux Cancérogène Mutagènes et toxiques pour la Reproduction au sein du SDIS 63 ».
Ce mémoire s’inscrit dans un domaine sensible de l’appréciation de l’exposition des SP aux risques opérationnels. D’autant plus sensible que cela débouche sur la question de la maladie professionnelle et donc de sa prise en charge jusqu'à y compris après la fin de service, sans oublier la démarche prioritaire de prévention.
Le docteur Aline Guttmann a démontré la faisabilité du calcul du temps d’exposition, tout en soulignant les limites de ce travail et les axes d’amélioration pour avoir une meilleure connaissance du niveau d’exposition des sapeurs-pompiers aux CMR.
On peut retenir également :
- Le calcul du nombre d’heures passées en interventions exposantes qui peut être un outil d’aide à la décision pour le médecin lors d’une visite de fin de carrière.
- Au bout d’un premier engagement de 5 ans, un peu plus de la moitié des sapeurs-pompiers volontaires effectuant ce type de missions seront considérés comme exposés, avec une représentation plus importante des hommes et des jeunes dans cette catégorie.
- La mise en place d’un suivi post professionnel permettra un meilleur suivi épidémiologique des sapeurs-pompiers et un meilleur moyen d’estimer des seuils d’exposition pertinents.
Résumé :
Les nouvelles recommandations classent l’activité des sapeurs-pompiers en « risque avéré » vis-à-vis du mésothéliome et des cancers de la vessie. Il existe de nombreuses difficultés dans l’estimation précise de l’exposition aux substances cancérigènes dans cette activité qu’elle soit professionnelle ou volontaire.
L’objectif principal de ce travail est d’évaluer le nombre d’heures passées en interventions exposantes par les sapeurs-pompiers du SDIS 63.
L’objectif secondaire est de rechercher les facteurs pouvant influencer cette durée d’exposition et le risque qu’elle soit supérieure à 50 heures chez les volontaires.
Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective sur l’ensemble des données opérationnelles entre 2013 et 2022. Sur la période d’étude, 5914 Sapeurs-Pompiers ont été engagés sur 81 843 interventions potentiellement exposantes. La médiane du temps cumulé d’engagement était de 468h chez les professionnels et de 48,1 chez les volontaires. L’analyse de survie a permis d’estimer qu’au bout de 5 ans d’engagement 54,1% des volontaires auront atteint ou dépassé 50h sur intervention exposante, avec un risque plus important chez les hommes et les jeunes. Le temps passé en intervention exposante ne peut suffire à évaluer la nécessité d’un suivi post exposition mais peut constituer un outil d’aide à la décision pour le Médecin Sapeur-Pompier lors de la visite de fin de carrière.
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