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Quelle aptitude définir par rapport aux risques infectieux pour un sapeur-pompier traité par Cosentyx ?

22/01/24

Doit-on restreindre le SSUAP ?

Le cosentyx (Secukinumab) est un traitement immunosuppresseur au long cours en solution injectablede la famille des anticorps monoclonaux inhibiteurs de l’interleukine, dont les indications sont certaines formes sévères de psoriasis et de spondylarthrite ankylosante. La prescription initiale et le renouvellement sont réservés aux spécialistes, notamment en dermatologie, en rhumatologie, en médecine interne. La fiche VIDAL précise « Sécukinumab est susceptible d'accroître le risque d'infections ».

Il devient courant qu’un SP nous signale ce traitement lors de l’interrogatoire d’une visite médicale périodique.

Ce traitement classé G2 à G5 dans l’arrêté du 29 mars 2021 relatif à la détermination du profil médical d’aptitude en cas de pathologie médicale ou chirurgicale, chapitre 5.6.3 (Thérapeutiques index 94) laisse donc la liberté au médecin d’évaluer les risques et de se prononcer.

L’évaluation de la santé du SP doit se faire cas par cas.

L’impact du traitement sera évalué complémentairement de celui de la pathologie en cause. L’avis du médecin prescripteur est fortement recommandé. Le suivi médical effectué par celui-ci, notamment biologique, doit être communiqué. Le suivi en santé au travail effectué par le médecin sapeur-pompier pourra être plus fréquent, ou calqué sur celui du médecin traitant.

En l’absence de risque infectieux particulier, toutes les missions peuvent être maintenues.

Cependant l’information de l’agent est importante. Elle doit être systématique et renouvelée à chaque visite en s’assurant de la bonne compréhension des enjeux pour sa santé. Il doit être informé de la nécessité de consulter un médecin en cas de signes ou symptômes évocateurs d'une infection.

Par principe de précaution, le port d’un masque FFP2 est conseillé, systématiquement ou lors de la prise en charge d’une victime à risque infectieux, en complément des mesures d’hygiène (lavage des mains).

 

L’avis du médecin interniste

Le risque d’infection avec ce traitement est de moindre importance que celui obtenu avec les autres thérapeutiques immunosuppressives. Si l’évaluation de la santé de l’agent est bonne, le port d’un masque de protection lui

permettra de continuer à assurer les missions de soins et de secours à personne.

 

L’avis du médecin du travail hospitalier

Les personnels de soins hospitaliers sont maintenus à leur poste avec port du masque de protection.

 

L’avis du médecin de maladie infectieuse

Il faut être vigilant sur le statut sérologique et vaccinal concernant les vaccins obligatoires.

Il est nécessaire d’envisager de protéger le sapeur-pompier par les vaccinations non obligatoires qui seront faites en accord avec le médecin traitant prescripteur : pneumocoque, méningocoque, grippe, Covid 19 …

 

Médecin Colonel Jean-Marie STEVE

Référent santé en service de l’ENSOSP

Médecin Lieutenant-Colonel Christophe HEBERT

Médecin Chef du SIS 2B

Publié le 22/01/24 à 15:31