Ce mémoire, inscrit dans le champ des Sciences de l’Éducation et de la Formation, repose sur une recherche-intervention (R-I) menée au sein du SDIS 31. Il interroge en quoi le processus de référentialisation permettrait-il la co-construction d’un référentiel d’évaluation des compétences transversales, ayant une visée d’anthropologie philosophique, dans un milieu hiérarchisé ? Introduites par l’arrêté du 22 août 2019 chez les sapeurs-pompiers, ces compétences demeurent peu stabilisées dans les pratiques formatives et évaluatives.
Cette recherche s’appuie sur un groupe de travail composé d’acteurs de différents grades (du caporal au contrôleur général) et mobilise une grille d’analyse des interactions (Gilly, Fraisse & Roux, 2001), inspirée de l’analyse thématique (Bardin, 2013), pour suivre l’évolution des dynamiques de co-élaboration au fil des rencontres.
Les résultats montrent que le cadre de la R-I favorise l’instauration d’une horizontalité interactionnelle, propice à la co-construction d’un référentiel par et pour les acteurs, à partir de leurs compétences indépendamment de leur grade ou fonction, tout en mettant au jour leur système de valeurs. Le processus de référentialisation, en s’inscrivant dans le cadre de la R-I, contribue à la production de sens partagé, tout en permettant la reconfiguration des rapports hiérarchiques et des représentations professionnelles. La référentialisation émerge ainsi comme un levier potentiel de transformation des dynamiques de travail et des rapports professionnels dans un contexte institutionnel structuré par une hiérarchie forte.
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