Le capitaine de corvette PORTANGUEN Cécil (BMPM), le capitaine AIBAR Gaël (SIS 01) et le capitaine KRAWCZYK Nicolas (SIS 21) ont rédigé leur mémoire dans le cadre de leur formation initiale de sapeur-pompier professionnel, année 2020, sur le "Vers l'amélioration de la sécurité incendie des monuments historiques".
INTRODUCTION
Régulièrement illustré au cours des siècles et encore aujourd’hui caractérisé comme le risque principal menaçant un bien patrimonial, l’incendie a imposé la mise en œuvre de mesures de prévention, de prévision et de gestion opérationnelle ainsi que d’analyse post crise (retours d’expérience notamment). Après avoir défini la notion de patrimoine public, nous détaillons les références réglementaires actuelles et guides de sécurité incendie en vigueur, nombreux et relevant généralement d’une méthode schématique et déterministe.
Si l’importance de la préservation et de la protection du patrimoine est communément acquise, elle mobilise comme nous le montrons de nombreuses parties et institutions, régulièrement saisies par leur ministère de tutelle et selon leurs prérogatives propres. Elles sont cependant insuffisamment coordonnées. De plus, la répétition des accidents liés aux travaux laisse penser que les règles de sécurité actuelles ne sont pas adaptées aux situations des monuments.
A la lumière des origines, conséquences et suites données à l’incendie récent de l’emblématique cathédrale Notre-Dame de Paris, il apparaît incontournable de faire le point et soumettre les propositions nécessaires à l’amélioration et au renforcement de la sécurité incendie portant sur ces édifices.
Nos recherches et statistiques démontrent l’étendue du nombre d’acteurs impliqués, parfois complexe à appréhender, ainsi que la confrontation entre les objectifs de préservation patrimoniale et de protection incendie. Elles mettent aussi en évidence le manque de coordination entre commissions de sécurité et responsables des affaires culturelles et patrimoniales. Les écueils de compréhension, de mutualisation des organisations concernées et de répartition des financements allouables mènent à de nombreuses difficultés, à des projets conduits parallèlement, voire à des réalisations contradictoires.
Les objectifs de prévention incendie contribuent prioritairement à la sécurité du public mais méritent de promouvoir la protection du bâti, bien culturel à part entière. Les outils de prévision opérationnelle progressent mais restent trop limités à la sauvegarde des œuvres. Leur nécessaire extension à la préservation de l’édifice permet l’adaptation des méthodologies opérationnelles et des idées de manœuvres. Cela dans une approche globale selon 3 axes : sauvegarde du public, du contenant, du contenu.
Portée par une méthode projet structurée, fédératrice et conduite sous l’autorité préfectorale, nous proposons dans nos écrits une méthodologie globale de préservation et de protection du patrimoine, depuis la conduite du changement jusqu’à nos propositions détaillées, en nous appuyant sur l’évaluation de la vulnérabilité du monument considéré.
Fichiers associés :