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Les sapeurs-pompiers et la résistance :

Pendant l'occupation, ils ont aidé les résistants en fournissant un soutien logistique, aidant à cacher des armes et des munitions et fournissant des abris temporaires. Grâce à leurs connaissances du terrain, ils ont pu faciliter les opérations des résistants en fournissant des informations précieuses sur les positions ennemies, et ont participer à des actions de sabotage.

Ils ont également veillé sur la population civile, en intervenant sur les incendies déclenchés par les bombardements et les affrontements.

Au cours des quatre années d'occupation, une résistance significative s'est organisée au sein des pompiers de Paris. Dès 1940, plusieurs pompiers ont agi individuellement, puis ont formé un groupe de résistance, nommé Organisation civile et militaire (OCM) à partir de 1942. Une organisation appelée la Sécurité parisienne (SP) a été créée et était dirigée par le capitaine Frédéric Curie, qui menait des actions de résistance. Les initiales de ce réseau, SP, faisaient référence au surnom de sapeur-pompier et à leur devise : « Sauver ou périr ».

De nombreux marins-pompiers se sont également engagés dans la résistance et ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l'occupant. Leur mission de contrôle et de sécurisation des installations techniques, industrielles et portuaires leur donnait accès à de nombreux sites habituellement interdits. Ainsi, ils ont pu transmettre aux alliés des informations précieuses. Ils ont également réalisé des actes de sabotage pour déstabiliser les troupes ennemies. Certains ont rejoint l'organisation de résistance de l'armée (ORA) et les maquis, comme celui du Pilon du roi.

Le rôle des sapeur-pompiers lors du débarquement :

Lors du débarquement de Normandie, en 1944, les sapeurs-pompiers ont également tenu un rôle majeur. Avant le Jour J, ils ont préparé les infrastructures locales et assuré la sécurité des civils. Pendant le débarquement, suite aux bombardements, ils ont éteint les incendies et déblayer les décombres. Ils fournissaient une aide médicale aux civils, et les évacuaient des zones de combat. Leur coopération avec les forces alliées a été cruciale : partage des informations sur les bâtiments endommagés et les zones à risque élevé, mise en place de lignes de communication et maintien de l'ordre.

Les sapeur-pompiers et la libération de Paris :

Suite au débarquement, les sapeurs-pompiers ont poursuivi leurs efforts pour éteindre les incendies persistants, réparer les infrastructures et soigner aux blessés. Leur gestion des débris et des risques a permis d'éviter d'autres catastrophes et de faciliter l'intervention des secours. Ils ont également apporté un soutien moral considérable aux civils traumatisés par les combats et aux soldats alliés.

Le 23 août 1944, à Paris, le Grand Palais a pris feu à la suite d'affrontements entre des FFI retranchés dans le bâtiment et des soldats allemands. Ces derniers ont entravé l'action des secours en coupant les tuyaux des lances à eau. Pendant l'intervention, les pompiers ont réussi à évacuer les FFI en leur prêtant vestes et casques. Le lendemain, sous prétexte de surveiller le feu, ils ont récupéré le stock d'armes et de munitions entreposé dans le bâtiment et l'ont remis aux résistants.

D'autres détachements de sapeurs-pompiers ont participé à la prise du Sénat, à l'attaque contre la caserne du Prince Eugène, et à la prise de l'hôtel Meurice où le général allemand Von Choltitz a été fait prisonnier.

En juin 1940, les soldats allemands avaient forcé un pompier français à retirer le drapeau tricolore qui flottait au sommet de la tour Eiffel. C’est le capitaine Sarniguet, accompagné de cinq autres pompiers de Paris, qui a ensuite hissé de nouveau le drapeau tricolore sur deux bâtiments emblématiques de la capitale, la tour Eiffel et l'arc de triomphe, le 25 août 1944.

Pendant la libération, les sapeurs-pompiers ont été en première ligne dans les zones de combat, éteignant les incendies, sauvant des vies et dégageant les décombres pour permettre la progression des troupes alliées. Ils collaboraient étroitement ensemble, fournissant des renseignements et aidant à coordonner les opérations de secours. Ils ont souvent été intégrés dans les plans de libération pour leur connaissance du terrain et leurs compétences en gestion des crises.

Après la libération, les sapeurs-pompiers ont joué un rôle central dans la reconstruction des infrastructures détruites et ont été reconnus pour leur contribution à la sécurité Leur rôle tout au long de la guerre a été reconnu et honoré par diverses cérémonies et mémoriaux.

« Paris, libéré de l’ennemi, sait ce qu’il doit au régiment de sapeurs-pompiers. À tant de dévouement prodigué tout au long des années par le régiment, la guerre a ajouté les épreuves dignement subies pendant l’odieuse invasion et l’honneur des combats victorieux de la Libération »

Général De Gaulle, 14 novembre 1944

Pour en savoir plus :

Ouvrages :

« Pompiers sous les bombes-Rouen 1940-1944 » de Thierry Chion, 2013

« Pompiers dans Paris en guerre 1939-1945 » Jean-Claude Demory, 2004 ICI

"Le régiment de sapeurs-pompiers de paris 1939-1945", Jean-Claude Demory, 2019 ICI

Livrets à télécharger, rédigés par Emmanuel Ranvoisy, conservateur du musée de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris  :

- Le régiment de sapeurs-pompiers de Paris 1938-1944 : ICI

- Le régiment des sapeurs-pompiers de Paris et la libération : ICI

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