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De Lieutenant-colonel à Colonel : l'histoire au service du leadership

11/02/25

Les grades de Lieutenant-colonel et de Colonel, piliers de la hiérarchie militaire, portent un riche héritage historique, empreint d’évolutions et d’adaptations. Leur complémentarité se dessine dès leur origine et reste essentielle dans des organisations modernes, comme les services d’incendie de secours.

Lieutenant-colonel : suppléant et officier clé

À l’origine, le lieutenant-colonel remplaçait le colonel général de l’infanterie à la tête de la première compagnie des régiments, connue sous le nom de compagnie colonelle. Après que le roi Louis XIV devint colonel général de son infanterie en 1661, le lieutenant-colonel devint le deuxième officier du régiment, commandant alors la compagnie lieutenant-colonelle, juste après la compagnie colonelle, désormais dirigée par un colonel-lieutenant au nom du roi.

Ce grade, supprimé pendant la Révolution française (1793-1803), fut remplacé par celui de major sous Bonaparte avant d’être restauré dans sa fonction originelle. Historiquement, le lieutenant-colonel incarnait donc un rôle opérationnel, garantissant la continuité et l’efficacité des régiments.

 

Colonel : de chef de colonne à figure stratégique

Le grade de colonel apparaît en France au XVIe siècle, issu de l’italien colonnello, qui désignait un chef de colonne. En 1547, Henri II crée cinq colonels et capitaines généraux des gens de pied, mais ce titre demeure réservé aux colonels généraux de l’infanterie jusqu’en 1661.

À partir de cette date, les régiments furent dirigés par des mestres de camp, sauf lorsqu’un colonel général existait. Ce n’est qu’en 1788 que le terme de colonel s’imposa pleinement pour désigner le chef d’un régiment. Après la Révolution, entre 1793 et 1803, le titre fut brièvement remplacé par celui de chef de (demi-) brigade, avant de retrouver son appellation définitive.

 

Des grades toujours pertinents chez les sapeurs-pompiers

Chez les sapeurs-pompiers, ces grades conservent un rôle fondamental dans la hiérarchie et l’organisation. Le colonel incarne le leadership stratégique, tandis que le lieutenant-colonel, fidèle à son origine, reste un pilier opérationnel, garant de la continuité du service en "tenant le lieu".

Le lien entre ces deux grades est aussi historique que fonctionnel : une complémentarité fondée sur le partage des responsabilités et la transmission des savoir-faire, indispensable dans les moments de crise.

 

Une hiérarchie qui traverse les siècles

Ces grades ne sont pas seulement des titres, mais des symboles de responsabilité, de mérite et d’engagement. Ils rappellent que le leadership, qu’il soit stratégique ou opérationnel, repose sur la coopération et la compétence.

 

Cyril FOURNIER

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Publié le 11/02/25 à 14:46