Depuis la guerre en Ukraine et l’« intelligentisation » des armées, particulièrement du champ de bataille, les opportunités de dronisation de certains aspects de la Marche Générale des Opérations (MGO) semblent désormais ouvertes.
C’est donc dans ce que l’Homme fait de pire – la guerre – que naissent souvent les innovations technologiques.
Dans cet article, nous n’irons pas jusqu’à parler de robots-pompiers (ou inversement), un concept qui n’est, pour l’instant, même pas une hypothèse réaliste. Nous allons plutôt nous concentrer sur des applications concrètes : comment l’IA révolutionne et révolutionnera nos interventions ?
Un peu de technique : quelles technologies pour nos futurs robots ?
Les drones sont des véhicules pilotés ou télépilotés soit manuellement par un opérateur humain, soit automatiquement par une IA. Mais pour être véritablement pertinents, nous devons aller plus loin et concevoir les drones comme des “systèmes de systèmes”.
Systèmes récepteurs : Capteurs et perception
Un robot intelligent a besoin de capteurs avancés pour percevoir son environnement en temps réel :
• Caméras et LIDAR → Vision et cartographie 3D.
• Capteurs de force, pression, thermique, chimique → Interaction avec l’environnement.
• Microphones et capteurs sonores → Reconnaissance vocale et détection des sons ambiants.
• IMU (Inertial Measurement Unit) → Maintien de l’équilibre et orientation dans l’espace.
Systèmes effecteurs : Interaction avec l’environnement
Les effecteurs sont les composants qui permettent aux drones d’interagir physiquement avec leur environnement :
• Moteurs électriques ou thermiques → Propulsion et mobilité.
• Mécanismes de largage électromagnétiques → Déploiement d’équipements ou de charges utiles.
• Bras manipulateurs robotisés → Préhension et manipulation d’objets.
• Systèmes de déploiement de capteurs → Dépose de balises ou d’autres drones spécialisés.
Systèmes Cloud de Combat : vers une interopérabilité totale
Un Cloud de Combat (Combat Cloud) est un concept avancé d’interopérabilité militaire. Il repose sur un réseau décentralisé et sécurisé pour :
Dans le cadre de la sécurité civile, un cloud de gestion de crise pourrait jouer un rôle similaire en permettant aux drones, aux équipes de secours et aux centres de commandement de collaborer plus efficacement en intervention.
Un peu de prospective : vers des drones totalement autonomes ?
Aujourd’hui, nos drones volent, roulent, cartographient, détectent, sentent, éteignent… Mais rarement tout cela en même temps, et jamais de manière totalement automatique. Il est vrai que les systèmes notamment cartographiques des drones sont de plus en plus interconnectés avec les applications métier SIG des SDIS.
Les drones devront percevoir leurs environnements, l’analyser et transmettre les données au centre de commandement. La quantité et la qualité des données émises détermineront les possibilités d’interprétation par les systèmes déployer sur le champ de l’intervention.
Quelles sont les limites et freins ?
La maturité technologique n’est plus le principal frein. Nous envoyons depuis de nombreuses années des robots très perfectionnés à des millions de kilomètres de la terre comme par exemple curiosity qui arpentent Mars depuis près d’une décennie.
Les véritables obstacles sont :
La réglementation : Les restrictions actuelles sur l’automatisation des vols d’appareils civils limitent l’autonomie des drones.
Le doctrine : L’usage des drones dans la sécurité civile n’est pas encore généralisé. Leur utilisation est même plutôt récente à l’échelle de la profession.
Le coût du développement : Développer et déployer ces technologies sur un parc de drones suffisamment large reste extrêmement onéreux.
Ltn Ernest Werenfrid
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