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Billet de vulgarisation IA et sécurité civile

Les systèmes experts au secours du COS

11/02/25

Qui n’a jamais été en caserne n’a pas connu les anciens parler de la nouvelle recrue surnommée « Oui mais ». En matière de système expert, nous allons voir qu’il faut adopter l’attitude du novice « Oui mais ».

Photo de cottonbro studio: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/personne-tenant-un-outil-a-main-noir-et-argent-6153354/

 

Qu’est-ce qu’un système expert ?

Un système expert est une forme d’intelligence artificielle utilisée pour l’aide à la décision. Il repose sur des bases de connaissances codées manuellement et imite le raisonnement humain dans des domaines spécifiques.

Concrètement, il est composé des éléments suivants :

  • Une base de connaissances – Ensemble structuré de faits et de règles.
  • Un moteur d’inférence – Mécanisme qui applique les règles pour tirer des conclusions.
  • Une interface utilisateur – Permet aux utilisateurs d’interagir avec le système.

Contrairement à l’IA prédictive, le système expert a l’avantage d’expliquer le cheminement qui conduit au résultat fourni.

 

Un peu de technique :

Les systèmes experts fonctionnent via des méthodes de raisonnement telles que le chaînage avant, le chaînage arrière ou une combinaison des deux.

  • Chaînage avant : Part des faits connus et applique des règles pour en déduire de nouvelles conclusions, étape par étape, jusqu’à atteindre un objectif. C’est une approche guidée par les données (DataDriven) qui utilise le modus ponens.
  • Chaînage arrière : Part d’un objectif ou d’une hypothèse à vérifier, puis remonte les règles pour identifier les faits nécessaires à la validation de cet objectif. C’est une approche guidée par les buts (GoalDriven) qui utilise le modus tollens.
  • Chaînage mixte : Combinaison des deux méthodes précédentes.

 

Applications opérationnelles pour la sécurité civile et nos SDIS :

  • Aide à la décision du Commandant des Opérations de Secours (COS) :

Déjà expérimentée au sein des états-majors de l’armée française, cette approche pourrait être une avancée majeure pour les opérations de niveau chef de site.

  • Intégration dans un poste de commandement numérisé :

Les fonctions d’anticipation et d’action pourraient être optimisées grâce au système expert, qui conseillerait et aiguillerait le COS.

  • Options tactiques adaptées au contexte :

En s’appuyant sur les données contextuelles et doctrinales, le système expert pourrait proposer des scénarios tactiques, en exposant leurs avantages et inconvénients pour aider le COS à prendre une décision éclairée.

  • Anticiper grâce à l’analyse des données :

En exploitant des bases de données préalablement renseignées (RO, SDACR, DICRIM, PLU…), le système expert pourrait identifier des risques potentiels et les signaler en amont.

Le risque : la confiance aveugle

 

La technologie évoluera et se fiabilisera inexorablement. Mais la responsabilité du COS restera constante. Quoi qu’il arrive, c’est l’humain qui prendra la décision et qui devra en assumer les conséquences devant la loi.

L’IA doit être un outil d’aide, et non un substitut à la réflexion et au discernement du commandement.

 

Ltn Ernest Werenfrid 

https://www.linkedin.com/in/ernest-werenfrid-6014b7158/

Publié le 11/02/25 à 09:11