M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur le problème des violences urbaines commises contre les pompiers en intervention. En effet, les pompiers sont un corps d'élite apprécié et admiré par la population française, dans sa quasi-unanimité. Plusieurs de ses groupements, notamment en Île-de-France et, tout particulièrement en Seine-Saint-Denis, sont confrontés à une très forte augmentation de leurs interventions. Ainsi, pour le premier groupement d'incendie des sapeurs-pompiers de Paris, qui couvre le nord-est de Paris et toute la Seine-Saint-Denis, le nombre d'interventions est passé, depuis 2007, de 420 départs quotidiens à plus de 520. Cette situation n'est pas évidemment sans fatigue des personnels et usure prématurée des engins. Mais il y a l'apparition, depuis quelques années, d'un nouveau phénomène : les agressions de jeunes voyous contre les sapeurs-pompiers se multiplient. Depuis une dizaine d'années, les pompiers pourtant désarmés, sont victimes d'insultes, de jets de pierres quand ce n'est pas, purement et simplement, de traquenards violents et d'agressions physiques. Cette recrudescence, en nombre et dans l'intensité de la violence, de ces agressions à l'encontre des secours ne peut rester sous silence ou être banalisée comme un « fait de société constaté ». Ces agressions de pompiers doivent être dénoncées, poursuivies et donner lieu à des sanctions exemplaires. De plus, les groupements d'intervention de pompiers doivent mener une politique d'ouverture et d'explication pour montrer quelle est leur action quotidienne dans nos villes et nos villages, au service de la population. Cette ouverture pourrait les mener à intervenir dans les établissements scolaires sensibles et à organiser des compétitions sportives, en coordination avec la population. Leur uniforme ne doit plus être une cible pouvant justifier, aux yeux de ces voyous, des actes de violence mais, tout au contraire, la preuve de leur place indispensable dans notre société, pour lutter contre tous les incendies. En cela, les journées portes ouvertes « pompiers-population » devraient être généralisées dans les collectivités. Un effort de communication devrait également être mené par les pouvoirs publics pour valoriser leur mission à travers le pays. Tout doit être mis en oeuvre et mené à bien, par le Gouvernement, pour endiguer ce phénomène préoccupant en ne se privant d'aucun moyen pour mobiliser toute la population, aux côtés de ses pompiers qui sont, certes, des soldats du feu mais qui n'ont pas à subir des jets de pierres de gamins violents qui ne sont courageux qu'en groupe et qui le seraient beaucoup moins "d'homme à homme". Ce problème ne doit pas être minoré par les pouvoirs publics mais, au contraire, être pris très au sérieux et combattu avec beaucoup d'énergie, de façon interministérielle, notamment avec la collègue chargée de la politique de la ville au sein du Gouvernement. Il lui demande donc quelles sont les initiatives qu'il compte prendre en ce sens.
Le ministère de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration assure, depuis de nombreuses années, le suivi des actes de violences à l'encontre des sapeurs-pompiers. Il soutient directement le travail des préfets, qui, proches des acteurs du secours, travaillent au quotidien pour améliorer l'environnement de ces interventions. En effet, le travail étroit entre les services de secours et les acteurs de la sécurité publique, donne lieu à des procédures d'intervention graduées, pour permettre aux véhicules et aux personnels sapeurs pompiers d'intervenir dans les meilleures conditions de sécurité. Chez les sapeurs pompiers, des actions de formation permanentes sont conduites pour permettre aux équipages des engins de secours d'appréhender des situations de tension auxquelles ils ne devraient pourtant pas être confrontés, car assurant des missions de secours aux populations. Depuis les derniers événements recensés, les élus, ainsi que les organisations syndicales ont propossé, dans le cadre de la conférence nationale des services d'incendie et de secours, d'analyser et de faire le bilan de l'ensemble des actions déjà conduites sur ce thème. Dès lors, il conviendra d'en tirer un certain nombre d'enseignements pour permettre ainsi à la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises de solliciter l'ensemble des partenaires, acteurs de la sécurité publique, et de dégager des pistes d'amélioration.