M. Serge Andreoni demande à M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales où en est le projet de transfert des bombardiers d'eau de la base aérienne de la protection civile de Marignane vers la BA 701 de Salon-de-Provence, annoncé en juillet 2008. Nos zones méditerranéennes abritent des sites naturels exceptionnels par leur qualité et leur diversité, et constituent un patrimoine unique qui doit être régulièrement défendu contre les incendies ravageurs, comme nous l'avons une fois de plus constaté lors des sinistres qui ont frappé la Corse et les Bouches-du-Rhône cet été. Si la prévention est capitale, le courage des pompiers est souvent le seul rempart contre ces incendies. C'est pourquoi il est essentiel qu'ils puissent disposer des meilleurs équipements et du renfort des bombardiers d'eau, devenus un instrument indispensable et vital dans la lutte contre les incendies. L'arrivée des bombardiers d'eau sur la base aérienne de Salon-de-Provence est prévue d'ici deux ans, tout devant être opérationnel pour l'été 2011. Mais il s'agit là d'un transfert peu commun, qui nécessite un examen des aspects techniques minutieux, des plans de réalisations de chantiers, des études d'impact et un calendrier précis. C'est pourquoi, plus d'un an après l'annonce officielle de ce transfert, il lui demande quel est l'état d'avancement de ce projet, et notamment à quelle date sera précisément transférée la base aérienne de la protection civile de Marignane vers la BA 701 de Salon-de Provence et quelle évolution est prévue en matière de transfert des effectifs et des matériels.
Les avions de la sécurité civile, et plus particulièrement ses bombardiers d'eau, sont installés depuis 1963 à Marignane. Cette position géographique est particulièrement bien adaptée à la mission principale de la base d'avions de la sécurité civile (BASC), à savoir la lutte contre les feux de forêts, pour trois raisons essentielles : le barycentre des incendies de forêts dans la zone sud est situé à l'est de Marseille (Aubagne) ; les avions amphibies Canadair peuvent faire le plein de leurs soutes à eau immédiatement après le décollage, dans l'étang de Berre, ce qui leur permet d'être engagés directement, avec leur pleine capacité opérationnelle ; la proximité de la mer et de zones d'exercice spécifiques permettent de rationaliser les activités d'entraînement des équipages d'avions bombardiers d'eau. Toutefois, l'implantation de la BASC sur le site aéroportuaire de Marseille-Provence peut constituer une gêne pour l'activité commerciale de l'aéroport. Par ailleurs, la société Eurocopter cherche à développer son emprise industrielle située à proximité immédiate de l'aéroport, afin d'absorber l'augmentation de son carnet de commandes. Aussi, le transfert de la BASC sur un autre site d'implantation fait actuellement l'objet de réflexions approfondies. Le ministère de la défense a été saisi afin d'envisager des lieux d'accueil adaptés aux besoins opérationnels et techniques de cette unité aéronautique du ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales. Le préfet de la zone Sud, avec l'appui de la direction de la sécurité civile, a été chargé par le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales d'étudier les possibilités d'une telle relocalisation.