M. le président. La parole est à M. Guillaume Gontard, pour le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
M. Guillaume Gontard. Monsieur le Premier ministre, je vous adresse tout d'abord mes meilleurs vœux, des vœux de concorde, car plus que jamais il faut rassembler les hommes et les femmes de ce monde pour faire face à la pandémie et, au-delà, au dérèglement climatique.
Nous sommes fatigués par deux années de pandémie : le système de santé est exsangue ; la société est fracturée comme rarement dans notre histoire ; la situation, en Guadeloupe notamment, est des plus tendues ; la situation économique et sociale est précaire et explosive.
La bête immonde se nourrit de la peur, de la colère et de la frustration. Dans ce contexte, votre responsabilité et celle du Président de la République sont plus grandes que jamais.
Pourtant, les propos parus dans Le Parisien laissent voir un homme qui ne parvient plus à exercer sa fonction et qui trépigne d'impatience d'en découdre dans l'arène électorale. Il s'égare dans la division avec des propos puérils, indignes de sa fonction. L'heure n'est pourtant pas à la joute, d'autant moins que vous avez choisi de conserver, malgré la campagne présidentielle, la présidence française du Conseil de l'Union européenne.
Monsieur le Premier ministre, merci de rassurer la représentation nationale et de nous préciser en quoi votre stratégie sanitaire ne consiste pas uniquement à « emmerder les non-vaccinés » ! (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean Castex, Premier ministre. Monsieur le président Gontard, j'ai déjà répondu à cette question, qui m'a été posée par d'autres présidents de groupe, mais vous me donnez l'occasion de préciser de nouveau la stratégie sanitaire et vaccinale poursuivie inlassablement par le Gouvernement.
Nous sommes confrontés à une nouvelle vague dans cette crise et nous savons que la vaccination est la première arme dont nous disposons. Je veux le répéter, parce qu'à la faveur des derniers événements chacun a pu voir, de nouveau, certains responsables se déployer dans les médias pour dire que, à l'hôpital, en particulier dans les services de soins critiques, il y aurait davantage de vaccinés que de non-vaccinés ou pour mettre en avant le fait que les vaccinés peuvent aussi contracter le virus, ce qui est exact.
La réalité, c'est que la vaccination protège : on a vingt fois plus de risques de se retrouver en soins critiques si on n'est pas vacciné !
Avec le nouveau projet de loi et le renforcement des mesures de freinage, nous continuons sur la ligne pragmatique, cohérente et équilibrée que nous avons adoptée depuis le début de cette pandémie.
Je l'ai toujours dit, la lutte contre la pandémie dépend des mesures législatives et gouvernementales que chacun d'entre nous, à sa place respective, adopte, mais elle repose aussi sur la responsabilité civique individuelle de tous. Je crois qu'il est important de le rappeler comme il est important de dire combien, depuis le début de cette crise, nos concitoyens ont été responsables, notamment en se faisant massivement vacciner.
Cher président Gontard, je vous le dis, nous continuerons inlassablement d'agir dans cette direction ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. Guillaume Gontard, pour la réplique.
M. Guillaume Gontard. Monsieur le Premier ministre, il n'y a aucun doute sur le fait que la vaccination protège, mais vous n'avez plus de stratégie sanitaire et les propos déplorables du Président de la République sont un écran de fumée pour cacher cette impasse. Vous atteignez les limites de la contrainte et vous n'êtes pas capable de convaincre et d'aller vers les publics les plus éloignés du vaccin.
La Seine-Saint-Denis, les quartiers nord de Marseille, les outre-mer ne sont pas des repères d'irresponsables auxquels il faut ôter le statut irrécusable de citoyen. Ce sont les territoires les plus pauvres de la République et leur retard de vaccination est votre échec !
Pour en finir avec la pandémie, le sujet n'est pas uniquement la vaccination de 4 millions de Français ; il s'agit surtout de vacciner encore 4 milliards d'êtres humains ! Soyez à la hauteur de ce moment historique et profitez de la présidence française du Conseil de l'Union européenne pour obtenir – enfin ! – la levée des brevets sur les vaccins ! (Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE.)