M. Serge Andreoni attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration sur les dégâts majeurs, considérables et très souvent irréversibles que causent les tenues de rave-parties en plaine de la Crau. Lors de la dernière, qui s'est tenue du 29 avril au 2 mai 2011, près de 4 000 personnes se sont installées illégalement sur un espace protégé où se trouvait un troupeau de 1 700 brebis, qui a été délogé de sa bergerie par les participants à la rave-partie. Alerté, le berger qui s'est rendu sur place a été pris à partie par des jets de pierres. Il s'agit là d'une violation d'une propriété agricole, d'une agression physique d'un berger dans l'exercice de son travail, de la dégradation d'un outil de travail essentiel pour l'élevage et d'actes de dégradations sur une bergerie datant du 19ème siècle. Il souligne également le stress occasionné sur le troupeau et les conséquences préjudiciables sur l'environnement. Il rappelle que la Crau est un milieu steppique unique en Europe et qu'il reste fragile. Classé réserve naturelle nationale depuis 2001, ce milieu est co-géré depuis 2004 par le Conservatoire-études des écosystèmes de Provence (CEEP) et la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône. Ceci dans le but de préserver la biodiversité de cet espace qui est pâturé par les moutons depuis des millénaires. Les éleveurs sont entièrement acteurs de cet écosystème unique et ils participent chaque jour à son maintien en appliquant une réglementation stricte. Il n'est donc pas admissible de permettre à des tiers de dégrader leurs outils de travail et leurs propriétés. Certes, suite aux graves incidents survenus lors de la rave-partie qui a eu lieu du 29 avril au 2 mai, au cours de laquelle les forces de l'ordre sont intervenues, il semble y avoir aujourd'hui une volonté de fermer l'accès des Coussouls. Mais cette mesure doit être effective avant le printemps 2012 et seuls doivent avoir accès à ces espaces les éleveurs et bergers, les chasseurs, les gardes et les gestionnaires. En outre, des mesures doivent être prises pour empêcher que ces manifestations aient lieu sur les espaces agricoles et espaces protégés. Il est impératif de leur trouver d'autres lieux appropriés. Devant la gravité et l'urgence de la situation, les différents acteurs de ces espaces, éleveurs, bergers, pouvoirs publics, CEEP et chambre d'agriculture sollicitent la tenue d'une réunion de concertation pour permettre d'avancer sur ce dossier avant que les conséquences ne soient trop et irrémédiablement désastreuses pour ces espaces et pour le travail des éleveurs et des bergers. Il lui demande quelles sont ses intentions au regard de ces revendications et quelles mesures il compte prendre afin de mettre un terme à une situation qui ne peut que dégénérer si elle n'est pas immédiatement stoppée.