M. le président. La parole est à M. Emmanuel Capus, pour le groupe Les Indépendants - République et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP et sur des travées du groupe UC.)
M. Emmanuel Capus. Mes chers collègues, voilà vingt et un mois que la France est en situation de sécheresse météorologique, voilà vingt-trois jours qu'il n'a pas plu dans les départements du nord de la France.
Même cet hiver, la sécheresse a été telle que plusieurs territoires ont subi des incendies. Avant cela, l'année 2022 a été dramatique, chacun s'en souvient, avec des feux violents.
Je veux ici de nouveau saluer les sapeurs-pompiers pour leur bravoure et pour leur dévouement. (Applaudissements sur les travées des groupes INDEP, RDSE et RDPI, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains.)
Je veux saluer nos agriculteurs et les nombreux citoyens qui ont aidé lors des feux dévastateurs de cet été. (Nouveaux applaudissements sur les mêmes travées.)
Ce que nous a appris 2022, c'est que désormais plus aucun territoire n'est épargné par le réchauffement climatique et que les incendies peuvent frapper même au nord de la Loire. C'était improbable voilà quelques années, mais c'est devenu une réalité.
À Baugé-en-Anjou, à Vivy, à Beaulieu-sur-Layon et même, l'été dernier, dans l'agglomération angevine, comme vous le savez, monsieur le ministre, près de 2 000 hectares sont partis en fumée en quelques jours.
Nous devons nous adapter à cette nouvelle donne. Nos moyens doivent être suffisants face à cette situation, qui s'annonce récurrente.
Un certain nombre de mesures ont été mises en place depuis le mois d'octobre dernier. Il reste encore beaucoup à faire.
Très concrètement, monsieur le ministre, la question qui se pose aujourd'hui est de savoir si nous sommes prêts pour l'été qui arrive, avec une sécheresse qui ne quitte plus nos territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
Publiée dans le JO Sénat du 08/06/2023 - page 4888
M. le président. La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires. (Exclamations sur les travées des groupes Les Républicains et SER.)
M. Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Capus, avant toute chose, je veux moi aussi saluer les sapeurs-pompiers de ce pays, qui ont été en première ligne l'année dernière et qui, nous le savons, auront de nouveau à faire preuve de courage et de dévouement durant l'été.
L'année dernière, ce sont 72 000 hectares, dont 60 000 hectares de forêts, qui ont été touchés par des feux ayant eu pour particularité de se déplacer sur une partie nord du territoire, compte tenu du dérèglement climatique. Vous avez bien évidemment cité le Maine-et-Loire, mais je pense aussi à la Sarthe ou aux monts d'Arrée. (M. Michel Canévet et Mme Françoise Gatel le confirment.)
Depuis le 28 octobre dernier, date des annonces du Président de la République, tout un ensemble de dispositions ont été prises par l'exécutif, mais aussi, je veux le souligner, par la chambre haute, au travers de sa proposition de loi.
Nous voulons d'abord construire une culture de la prévention des risques, avec la diffusion de près de 3 millions de brochures pour rappeler les obligations légales de débroussaillement (OLD). À ce titre, je salue la commission mixte paritaire qui se réunira le 19 juin prochain pour examiner les dispositions restant en discussion de l'excellente proposition de loi portée par le Sénat, qui, entre autres, clarifie et simplifie les OLD et prévoit une éco-redevance incitative pour financer des campagnes de communication - je n'en ferai pas la publicité ici, puisque vous en êtes à l'origine.
Ensuite, nous mettons en place une météo des forêts, qui s'est déployée dès le 2 juin dernier. L'enjeu est double : il s'agit de fournir une carte et de rappeler les bons gestes, ces informations devant être accessibles sur l'application Météo-France. Mesdames, messieurs les sénateurs, 90 % des feux, dans notre pays, sont d'origine humaine, et plus de la moitié sont liés à des imprudences - une étincelle, un mégot, un barbecue.
Au-delà de la prévention et de la météo, l'idée est également de renforcer les moyens de lutte. Le fonds vert aura permis de flécher 100 millions d'euros pour l'achat de caméras thermiques et de drones par un certain nombre de services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) et pour la réalisation de corridors de sécurité.
Enfin, pour ce qui concerne les sapeurs-pompiers, le nombre de colonnes de renfort est passé de 44 à 51, et les moyens aériens de 38 à 47.
On ne peut jamais dire que l'on est prêt, mais tout ce qui a été fait au cours de ces derniers mois vise à protéger ceux qui nous protègent. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées du groupe INDEP.)
M. le président. La parole est à M. Emmanuel Capus, pour la réplique.
M. Emmanuel Capus. Merci, monsieur le ministre, pour vos précisions et vos réponses.
Vous le savez, la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences sur notre territoire est une préoccupation principale de nos maires, qui sont en première ligne. Ils ont besoin de notre soutien.
Les annonces que vous faites, notamment sur la prévention, sur le rapprochement des moyens aériens, sur le fonds vert, sur les sentiers, sont une excellente nouvelle. Vous pouvez compter sur le Sénat pour être à vos côtés et améliorer encore les dispositifs annoncés ! (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP et sur des travées du groupe RDPI.)
Publiée dans le JO Sénat du 08/06/2023 - page 4888