M. Jean-Pierre Grand. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
En septembre 2014, de très nombreuses communes de l'Hérault ont été sinistrées par de violentes intempéries. On a eu à déplorer des victimes.
Ces épisodes de pluies diluviennes, avec les mêmes effets ravageurs, se sont reproduits à la fin du mois d'août dernier. Nous avons, là encore, eu à déplorer deux morts à Montpellier.
Samedi et dimanche derniers, mon département a été de nouveau durement frappé par des pluies torrentielles, en particulier dans le secteur du Lodévois et dans la vallée de l'Hérault, avec des conséquences financières énormes pour nos communes et de nombreux dégâts pour les agriculteurs.
Si les communes les plus urbaines peuvent faire face à ces dépenses exceptionnelles, mais avec difficulté, c'est totalement impossible pour les plus petits villages qui ne peuvent assumer l'impérieuse et urgente remise en état des voiries communales et des chemins ruraux, pour ne parler que de ces équipements indispensables et vulnérables.
Les aides de l'État commencent à arriver pour les inondations de septembre 2014, un an après ! Vous conviendrez, monsieur le ministre, que c'est trop long.
Pour les maires ruraux, le financement restant à la charge de leur village, entre les aides diverses et le coût réel des travaux, est incompatible avec leurs maigres budgets.
Face à la répétition de tels phénomènes météorologiques, il revient à l'État et au Parlement d'imaginer très vite des réponses nouvelles pour que les plus petites communes de France puissent faire face, comme toutes les autres, à leurs obligations de service public. Cela s'appelle l'égalité républicaine.
De nombreux maires sont désespérés devant leur impossibilité à financer les dégâts causés par ces catastrophes naturelles. Il est incontournable que pour ces petites communes rurales les aides publiques couvrent 100 % du coût des sinistres.
Monsieur le ministre, est-t-il possible de connaître les dates auxquelles seront pris les arrêtés de catastrophe naturelle pour les épisodes du 23 août et de la semaine dernière ?
Enfin, comment l'État compte-t-il être au rendez-vous de la solidarité nationale afin d'aider en urgence les communes les plus durement touchées ? La question se pose également pour les viticulteurs et pour toutes les productions agricoles sinistrées dans l'Hérault.
Votre réponse, monsieur le ministre, est attendue par les élus locaux et par le monde agricole qui n'en peut plus. D'avance, merci pour eux ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – M. Vincent Capo-Canellas applaudit également.)
M. Pierre Charon. Bravo !
M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur, votre question appelle des réponses précises.
Il est vrai que le département de l'Hérault comme le département du Gard ont été frappés par des épisodes météorologiques extrêmement sérieux et répétés. Ça a été notamment le cas la semaine dernière dans le Lodévois, à Ganges à l'entrée des Cévennes, ainsi que dans le département du Gard où les communes de Valleraugue, d'Alès et un certain nombre de communes aux environs ont été touchées.
Vous insistez sur la nécessité de procéder rapidement à l'indemnisation des communes concernées afin que la vie puisse reprendre normalement. Je souhaite vous apporter un certain nombre de précisions.
Pour ce qui concerne les événements qui se sont produits à la fin du mois d'août, c'est-à-dire qui ont précédé ceux du week-end dernier, la commission interministérielle se réunira le 22 septembre prochain et l'ensemble des dossiers qui ont été portés à la connaissance de l'État pourront être examinés à cette occasion.
S'agissant des événements que vous avez évoqués à l'instant, j'ai donné instruction au préfet de l'Hérault de prendre contact avec l'ensemble des communes concernées pour que les dossiers d'indemnisation soient complétés le plus rapidement possible. Il y a vingt-deux communes avec lesquelles il est d'ores et déjà en contact, ce qui permettra de réaliser très rapidement ces dossiers et de procéder à l'indemnisation.
Par ailleurs, vous insistez sur la nécessité d'une indemnisation rapide des communes et notamment sur la possibilité d'indemniser à 100 % les plus petites d'entre elles, pour lesquelles ces événements météorologiques sont un désastre car elles disposent de peu de ressources afin de pouvoir réparer les dégâts occasionnés.
Je vous apporte, là aussi, des éléments de réponse concrets. J'ai voulu modifier la procédure, qui était trop longue, comme vous l'avez vous-même souligné. Un décret a été pris le 18 juin dernier, soit il y a quelques semaines, qui va permettre d'avancer dans trois directions.
Premièrement, les délais d'instruction seront raccourcis car le délai des expertises sera moins important et le processus d'expertise sera considérablement simplifié. Deuxièmement, j'ai demandé que l'on augmente le niveau des avances faites aux communes. Troisièmement, j'ai également demandé que l'on fusionne les fonds d'indemnisation dans le cadre de la loi de finances pour 2016.
Pour ce qui concerne les agriculteurs, le dispositif calamités agricoles, en liaison avec le ministère de l'agriculture, sera enclenché très rapidement.
Enfin, pour ce qui est des petites communes, répondant par anticipation à la préoccupation qui est la vôtre, monsieur le sénateur, j'ai inscrit dans le décret du 18 juin 2015 la possibilité de procéder à leur indemnisation à 100 % pour les travaux à réaliser aux termes des dégâts occasionnés par les tempêtes.
Les préoccupations que vous exprimez sont tout à fait légitimes et le Gouvernement a souhaité y répondre au regard des catastrophes qui se sont produites notamment dans votre département en 2014, et qui ont conduit à l'indemnisation des communes de l'Hérault, pour 2014, à hauteur de 14,1 millions d'euros. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et sur plusieurs travées du RDSE. - M. Jean-Vincent Placé applaudit également.)