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2023-09

Texte
Edito

Appel au 112, des avancées majeures à venir...

 

Le 112 est le numéro d’urgence européen permettant d’accéder aux services d’une ambulance, d’incendie et de secours et de la police/gendarmerie ; il coexiste avec les plateformes nationales que sont le 15 (SAMU), le 17 (Police/Gendarmerie), 18 (service d’incendie et de secours).

Créée par une décision européenne du 29 juillet 1991, cette plateforme unique connait quelques limites que tentent aujourd’hui de remédier la Commission européenne via un règlement. Une des premières limites du dispositif est la prise en charge des personnes sourdes et malentendantes. Il est prévu de remplacer les technologies à communication de circuits par des technologies à commutation de paquets. Ces technologies permettront « le déploiement de services vocaux au moyen de technologies de téléphonie vocale fixe et mobile prises en charge par l’IMS (IP Multimedia Subsystem) ». De plus, les usagers pourront accéder à « des services textuels et vidéo tels que le texte en temps réel et les services de conversation totale ». Quoiqu’il en soit, des équivalences fonctionnelles aux services vocaux devront être instaurées afin de permettre aux personnes handicapées d’accéder à cette plateforme.

Ensuite, les autorités de régulation ont des difficultés d’obtenir avec précision et fiabilité les informations de localisation de l’appelant. Encore faut-il se mettre d’accord sur les informations dignes d'intérêt. La localisation pourrait représenter « le rayon maximal de la zone de recherche présentée aux services d’urgence en vue de l’intervention ». Il reviendrait aux Etats de définir les niveaux minimaux de précision à mettre en œuvre sur leur territoire pour localiser les appelants. Cela pourrait être le nom de la rue, le numéro de la maison ou de l’appartement, l’étage, etc. De même, « La fiabilité de la localisation de l’appelant devrait se rapporter à deux aspects des informations relatives à la localisation de l’appelant, à savoir l’établissement et la transmission ». La localisation pourrait se fonder tant sur le réseau utilisé que sur les données de l’appareil mobile de l’appelant. Là-encore une marge de manœuvre est laissée aux Etats.

Enfin, le texte souligne l’importance que « Les communications d’urgence et les informations relatives à la localisation de l’appelant doivent être acheminées vers le PSAP (Public Safety Answering Point) le plus approprié pour permettre la réception et la gestion appropriées des communications d’urgence ». Ce sont les Etats les plus amènes pour déterminer le cheminement le plus efficient. Ce pourrait être une « communication en temps réel en texte ou en langue des signes » ou encore une communication par l’intermédiaire des réseaux publics. Si les Etats demeurent libres des moyens à déployer, ils devront toutefois « rendre compte (auprès de la Commission) des performances en matière de rapidité de l’acheminement des communications d’urgence vers le PSAP le plus approprié, y compris en cas d’utilisation de services vocaux, textuels ou vidéo ».

Toutes ces mesures sont orientées vers une amélioration qualitative dans l’accès effectif aux services d’urgence par des communications idoines. Gageons que les Etats membres prendront de nouvelles mesures pour se conformer à ce nouveau règlement, il en va de la sûreté, la sécurité et la santé publiques de l’ensemble des citoyens européens.

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