Le retour d’expérience est un outil de gestion qui permet de favoriser l’apprentissage dans les organisations. Il doit favoriser la production des enseignements dans l’idée de rendre les individus plus apprenants. C’est un processus d’exploration des opérations qui s’intéresse à la formation professionnelle, à l’expérience des agents et à la connaissance en acte mise en œuvre au sein des organisations

Actualité

Retour d'Expérience Opérationnel

Retour d'expérience sur les attentats du 13 novembre 2015

15/01/16

Cet article a été réalisé par les équipes de la revue Sapeurs-Pompiers de France n°1085, de janvier 2016, suite à la présentation d'un retour d’expérience réalisé par le Général Philippe Boutinaud, commandant la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris, et du Directeur des Secours Médicaux de la BSPP, le docteur Jean-Pierre Tourtier. Ils sont tous deux intervenus à l’occasion d’une journée RETEX organisée par l’IFRASEC le 17 décembre 2015 afin d’évoquer les actions menées dans la gestion des secours au cours des attentats parisiens du 13 novembre 2015. Ce retour d’expérience « à chaud » permet de partager une diversité d’enseignements sur la gestion opérationnelle de ce type de situations et vient en complément des compte-rendus réalisés par la commission de la défense nationale et des forces armées.

En synthèse, il s’agit d’une opération de secours en 4 phases telle que l’évoque le Général Philippe Boutinaud :

  • Réaction initiale marquée par l’incertitude de la situation, un déferlement d’informations, l’engagement immédiat et un ajustement progressif de la réponse opérationnelle
  • Reprise de l’initiative par la désignation de binômes COS/DSM sur les différents lieux de l’attentat
  • Concentration des efforts avec une gestion des PMA « en tiroirs » pour mobiliser l’essentiel des forces sur le site du Bataclan
  • Retour à la normale avec la remise en condition opérationnelle, la reprise de l’activité normale et la mise en œuvre du RETEX

 

Le DSM Jean-Pierre Tourtier a insisté sur :

  • L’activation du plan rouge « alpha » (multi-sites)
  • L’absence de règles pour l’institution des PMA afin de privilégier l’adaptation à la réalité sur l’application stricte du plan (intelligence de situation)
  • La décentralisation de la prise de décision pour les binômes COS/DSM sur chaque site et leur culture militaire commune (bonne coordination des actions et circuit court pour la prise de décision)
  • L’application de la doctrine « damage control » (médecine de guerre) pour limiter le nombre de victimes


Ces enseignements sont importants car une nouvelle dimension intègre la gestion de ce type d’opération avec la sûreté de l’intervention pour la protection des intervenants et la prise en compte qu’il s’agit bien d’une menace terroriste qui adapte ses modes d'action et non d'un danger !!

Crédit photographique : Sapeurs-Pompiers de France

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Publié le 15/01/16 à 11:18