Ce retour d’expérience concerne un incendie d’un local de stockage de batteries lithium-ion sur le site d’une centrale photovoltaïque. Cette centrale est constituée de deux fois 38 rangées de panneaux, 2 postes onduleurs, 1 bâtiment de stockage, 2 containers contenant 636 batteries et 1 compartiment et 1 poste de livraison. Un contact TPH avec l’exploitant permet d’accéder à l’intérieur du site et d’avoir l’information du déclenchement du dispositif fixe d’extincteur automatique Argon/Azote dans le compartiment confirmant la présence de très légères fumées.
Sur les conseils de l’exploitant, des arrêts d’urgences sont actionnés à plusieurs endroits du bâtiment pour la coupure des énergies et une action à l’aide d’extincteurs de CO² fournis par le site est engagée. Mais peu après l’ouverture des portes, un phénomène thermique se produit et le binôme d’attaque est directement impacté. Il sera blessé légèrement et évacué vers le CH. Suite à ce phénomène, l’intervention monte en puissance avec plusieurs engagements de moyens ainsi que l’officier expert « RT ». A ce moment-là, une concertation entre l’exploitant, la CASU, le COS et l’officier expert RT permet d’aboutir à la solution d’une attaque massive en eau sur le compartiment mais le réseau d’eau étant limité, il ne permet pas une action pleinement efficace et il faut de nombreuses phases de refroidissement pour parvenir à une action efficace. L’intervention va s’étaler sur une période de 18 jours pour son traitement.
Les difficultés rencontrées sont liées à l’absence de plan descriptif du bâtiment ; des problématiques de dimensionnement du réseau DECI ; de conception des containers et leur configuration ; les incertitudes de l’exploitant (stratégie) ; la mise hors tension du bâtiment et l’absence de bassin de rétention. Des axes d’amélioration ont été identifiés avec le besoin d’un document de doctrine adapté ; le renforcement de la préparation opérationnelle ; la fiabilisation de l’engagement des moyens de commandement et d’appui ; l’identification des polluants et de leur expertise ; la gestion des blessés sans remontées d’informations vers le PCC et le CODIS et l’engagement non réalisé par le CODIS de l’officier expert en appui du COS. Parmi les différents points positifs, l’un des points forts est la tactique de lutte mise en œuvre avec l’attaque massive à l’eau permettant de préserver le bâtiment et les installations. Les enseignements à tirer sont identifiés par différents types de risques (thermique, explosif, électrique, corrosif, projection). Une définition de l’emballement thermique des batteries est proposée ainsi que le recours à la CASU et les préconisations dans le rapport CEA/DGSCGC.
Ce PEX permet de rendre compte d’une situation de longue durée pour le traitement d’un feu de batteries lithium-ion et des nombreuses difficultés rencontrées par les intervenants. Il permet également d’apporter des propositions d’actions dans le cas d’un évènement similaire à gérer.
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