La panique gagne les habitants du quartier qui évacuent bloquant les voies d’accès aux engins de secours. A proximité de ce chantier, un cadre FDF3 engagé à la demande du CODIS en reconnaissance confirme un autre départ de feu dans une parcelle de 20 Ha de récolte sur pied à proximité d’habitations. La chaîne de commandement monte en puissance avec l’engagement du chef de colonne et du chef de site. Le chef de site arrive rapidement sur les lieux et avant l’engagement du PC, il se retrouve sur les lieux sans avoir eu connaissance de l’ensemble des actions en cours.

La vitesse de propagation des deux incendies de récoltes amène les moyens à travailler en action/réaction avec des problèmes de communication sur zone. Le dispositif engagé a permis de sauver les 15 habitations menacées et de limiter l’incendie aux champs de récolte impactés et à plusieurs cabanons de jardin. Les enseignements du PEX valorisent le pré-positionnement des moyens sur le territoire suite au niveau de danger établi pour la journée (engagement rapide sur zone des premiers moyens) ; la réactivité du CTA-CODIS pour favoriser la montée en puissance en dépit du faible nombre d’opérateurs et du SGO fonctionnant en mode dégradé. Les réactions immédiates des premiers engins sont salutaires pour la protection des habitations et leur pré-positionnement contribue à cette réussite notamment sur des feux à cinétiques rapides et en zone péri-urbaine.

Il est rappelé l’importance du rôle du chef de site en tant que COS de l’intervention et de la nécessaire représentation globale qu’il doit détenir du chantier en structurant au mieux l’intervention et son processus de décision pour s’assurer du bon partage de l’information entre les différents chefs de secteur. Parmi les différentes recommandations proposées, certaines concernent l’adaptation du nombre d’opérateurs du CTA au niveau de danger afin de leur permettre d’absorber l’activité opérationnelle et de prendre en compte l’ensemble des appels ; disposer d’un cadre FDF4/GOC5 au CODIS pour arbitrer l’engagement des moyens en présence de plusieurs évènements ; l’importance de la main-courante et de l’horodatage des actions menées et engagées afin d’avoir une trace des problématiques et des décisions ; l’appui du drone pour permettre au COS de bénéficier d’une vue aérienne de son chantier et de mieux visualiser les enjeux à représenter sur la SITAC (les accès en zone péri-urbaines ne sont pas toujours simples pour appréhender au mieux l’évolution d’un incendie) ; l’importance de l’usage des communications radios en FEN/FDF lorsqu’un chantier est structuré afin que l’organisation soit collective et que les actions ne soient pas isolées (l’emploi des postes ANTARES est identifié comme un point de vulnérabilité). Le rôle du maire est évoqué suite à la panique et au comportement des habitants qui ont fuient. L’importance du PCS est soulignée afin de pouvoir mettre en sécurité la population impactée le temps de l’intervention.  Enfin la sensibilisation des populations au risque est également abordée afin qu’elle adopte le bon comportement face à ce type d’évènement.

Ce PEX permet de rendre compte des difficultés rencontrées par les SIS ayant été confrontés à des incendies à cinétique rapide avec des enjeux importants nécessitant de structurer une opération de secours. La particularité des FEN est liée à la cinétique de l’intervention amenant le COS à devoir acquérir une bonne représentation de la situation afin d’adapter l’organisation de son chantier à l’évolution de la situation. La structuration du chantier, l’emploi des outils de communication et les outils de visualisation sont particulièrement importants pour lui permettre de gérer au mieux son intervention en priorisant certaines actions.