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La veille de l'ENSOSP (n°2022-28)

Editée par l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers

Hebdo juridique

 

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Chères abonnées, chers abonnés,

 

Deux rapports importants ont été publiés : celui de la Cour des comptes sur les finances des collectivités locales ; mais également celui du Défenseur des droits qui présente le bilan de son activité au titre de l'année 2021.

 

Deux propositions de loi notables ont retenu notre attention : une proposition de loi portant création d’un fonds d’indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques et une proposition de loi relative à la prévention des inondations.

 

Pour rompre avec cette règle de deux : un article sur le récent décret d'application de la loi "Matras" sur les correspondants incendie et secours.

 

Toute l'équipe vous souhaite une bonne lecture !

 

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La veille juridique est proposée par le Centre d'études et de recherches interdisciplinaires sur la sécurité civile (CERISC)

Au sommaire cette semaine :

Les textes de la semaine

Plateforme Nationale Risques émergents et complexes

Risques/Naturels/Inondations/
Arrêté du 11 juillet 2022
 
Risques/Naturels/
Décret n° 2022-1077 du 28 juillet 2022
relatif à la résilience des réseaux aux risques naturels

"l'article L. 732-2-1 du code de la sécurité intérieure, issu de l'article 249 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, ouvre la possibilité, pour le préfet, de demander aux exploitants de services ou réseaux essentiels à la population (eau potable, assainissement, électricité, gaz, réseaux de télécommunication) d'identifier leurs vulnérabilités face aux événements naturels de grande ampleur (telles certaines inondations) dans le but que leur gestion en période de crise soit anticipée, qu'un service minimal répondant aux besoins essentiels de la population soit assuré pendant la durée de la crise et qu'un retour rapide à un fonctionnement normal soit favorisé. La demande du préfet porte également sur un programme d'investissements prioritaires à réaliser pour améliorer la résilience des services en cas de survenance de l'aléa.
Le décret précise les territoires et aléas naturels qui peuvent y survenir, les scénarios qui doivent être étudiés par les exploitants des services et réseaux ainsi que les modalités selon lesquelles le préfet formule sa demande et les exploitants y satisfont.
en cas de méconnaissance, par les exploitants de services et réseaux concernés, des demandes qui leur sont faites par le préfet dans le cadre de ce nouveau dispositif."

 
Risques/Risque sanitaire/
Loi n° 2022-1089 du 30 juillet 2022
 
Risques/Risque sanitaire/
Décret n° 2022-1097 du 30 juillet 2022
 
Risques/Risque sanitaire/
Décret n° 2022-1098 du 30 juillet 2022
modifiant le décret n° 2020-650 du 29 mai 2020 relatif au traitement de données dénommé « TousAntiCovid »

"le décret prolonge jusqu'au 31 janvier 2023 la durée de mise en œuvre du traitement de données dénommé « TousAntiCovid », sur lequel repose l'application du même nom. Il supprime la fonctionnalité d'information des utilisateurs ayant fréquenté un lieu dans lequel s'est trouvée, au même moment, une personne diagnostiquée ou dépistée positive à la covid-19, et modifie en conséquence les finalités du traitement et la liste des données traitées."

 
Risques/Risque sanitaire/
Décret n° 2022-1099 du 30 juillet 2022
instituant un comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires

"le décret crée un comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, chargé d'anticiper et de suivre l'évolution des menaces sanitaires ainsi que d'émettre des avis sur la stratégie à adopter pour lutter contre ces menaces. Il fixe sa composition, ses missions et ses modalités de fonctionnement."

 
Risques/Risque sanitaire/
Arrêté du 30 juillet 2022
 

Plateforme Nationale Encadrement fonctionnel des SIS

Administration et Finances/Réglementation budgétaire et financière/
Arrêté du 25 juillet 2022
 
Administration et Finances/Réglementation budgétaire et financière/
Arrêté du 25 juillet 2022
 
Administration et Finances/Réglementation budgétaire et financière/
Arrêté du 1 août 2022
 
Instances /
Arrêté du 28 juillet 2022
 

Autres informations pouvant vous intéresser

Préfectures
Les dernières nominations, désignations et cessations
Préfecture

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du préfet de la région Martinique, préfet de la Martinique - M. BOUVIER (Jean-Christophe) NOR : IOMA2222308D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du préfet du Cher - M. BARATE (Maurice) NOR : IOMA2222309D

Décret du 29 juillet 2022 portant cessation de fonctions d'un préfet - M. PHILOT (David) NOR : IOMA2222391D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du préfet du Jura - M. CASTEL (Serge) NOR : IOMA2222310D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du préfet du Cantal - M. BUCHAILLAT (Laurent) NOR : IOMA2222311D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination de la préfète déléguée pour l'égalité des chances auprès du préfet de la région Hauts-de-France, préfet de la zone de défense et de sécurité Nord, préfet du Nord - Mme LASSERRE (Virginie) NOR : IOMA2222312D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du sous-préfet de Barcelonnette - M. M'HOUMADI (Dahalani) NOR : IOMA2221656D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination de la sous-préfète du Blanc - Mme DRIEU-LEMOINE (Emmanuelle) NOR : IOMA2221464D

Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du sous-préfet d'Yssingeaux - M. BONICEL (Fabrice) NOR : IOMA2221575D

Décret du 10 août 2022 portant cessation de fonctions de la sous-préfète chargée de mission, sous-préfète à la relance auprès du préfet de la Haute-Loire - Mme KOROTCHANSKY (Raphaëlle) NOR : IOMA2218988D

Décret du 10 août 2022 portant nomination d'un sous-préfet chargé de mission auprès du préfet de Mayotte - M. KARI-HERKNER (Cédric) NOR : IOMA2219068D

Décret du 10 août 2022 portant cessation de fonctions d'un sous-préfet chargé de mission, sous-préfet à la relance auprès du préfet de l'Essonne - M. LEFEVRE (Nicolas) NOR : IOMA2219081D

 
 
Liste des spécialités pharmaceutiques
Les derniers arrêtés modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics
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Arrêté du 8 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2216901A

Arrêté du 26 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2218826A

Arrêté du 26 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2219484A

Arrêté du 26 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2219713A

Arrêté du 26 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2219717A

Arrêté du 26 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2220261A

Arrêté du 22 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2138821A

Arrêté du 28 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2218105A

Arrêté du 28 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2221045A

Arrêté du 28 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2218105A

Arrêté du 28 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2221045A

Arrêté du 28 juillet 2022 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics NOR : SPRS2222253A

Î
 
Catastrophes naturelles
Les derniers arrêtés portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
 
Rapport public de la Cour des comptes
Finances publiques locales 2022 - Fasicule 1

"La Cour observe, qu’après une année 2020 marquée par la crise sanitaire qui avait entrainé une contraction du produit intérieur brut national de 8%, les collectivités locales ont vu, dans des degrés divers, leur situation financière s’améliorer en 2021. La reprise de l’activité économique (PIB : +7%) et les crédits consacrés aux mesures de soutien aux collectivités territoriales en 2020 et 2021 par l’État (2,6 Md€) ont ainsi permis aux collectivités d’atteindre un niveau d’épargne brute supérieur à celui d’avant crise (41,4 Md€). La Cour constate également que les communes ont accru leur marge de manœuvre financière, que la situation des départements s’est largement améliorée grâce à des recettes fiscales d’un niveau exceptionnel et que les régions ont maintenu un fort niveau d’investissement."

Un rapport et une synthèse proposés par la Cour des comptes et qui revient précisément sur les recettes et les dépenses de chaque catégorie de collectivité territoriale.

 
Rapport public du Défenseur des droits
Rapport d'activité 2021
Défenseur des droits
Comme chaque année, le Défenseur des droits publie son rapport d’activité. Depuis 10 ans, l’activité n’a cessé d’augmenter et l’année 2021 ne fait pas exception : elle a été marquée par une hausse des réclamations (114 898, soit une hausse de 18.6%), signe que des blocages au niveau de l’accès aux droits demeurent. L’institution a mis en place une plateforme antidiscriminations et a recruté de nouveaux délégués territoriaux (550). Elle a par ailleurs publié deux rapports : un sur les droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en EHPAD et un autre consacré aux droits de l'enfant sur le thème de la santé mentale des jeunes et des adolescents. Î
 
Proposition de loi
Proposition de loi portant création d’un fonds d’indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques
loi
Ce texte a pour objet de préciser les modalités d'application de ce nouveau fonds d'indemnisation lequel sera géré par la caisse centrale de la mutualité sociale agricole. Il fait l'objet actuellement d'une première lecture devant l'Assemblée nationale. Î
 
Proposition de loi
Proposition de loi relative à la prévention des inondations et à la protection contre celles‑ci
  • Définition du cours d’eau

Le texte débute par une définition : « Constitue un cours d’eau un écoulement d’eaux courantes dans un lit naturel à l’origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l’année ». La permanence de l’écoulement ne constitue nullement un critère.

  • La finalité des PPRNP

Il est précisé que les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRNP) doivent identifier et qualifier les risques naturels prévisibles sur le territoire concerné. L’élaboration du PPRNP devra associer aussi la population (information, consultation).

  • La composition du comité de bassin

La proposition entend modifier l’article L.213-8 du code de l’environnement relatif au comité de bassin : d’une part en renforçant la présence des représentants des collectivités territoriales au détriment des représentants de l’Etat ; d’autre part en incluant les associations de victimes des inondations.

  • Le rôle du préfet en tant que DOS

Le rôle du préfet en tant que directeur des opérations de secours tel que prévu à l’article L.742-2 du code de la sécurité intérieure est réécrit : « Il assure la direction des opérations de secours en contact régulier avec les maires des communes intéressées, si les moyens de communication le permettent. Les maires sont tenus régulièrement informés de l’évolution de la situation. Ils sont obligatoirement membres des cellules de crise quand leurs communes sont directement concernées et que lesdites cellules sont constituées. »

  • Le rôle des réserves communales de sécurité civile

Il est envisagé que les réserves communales de sécurité civile puissent agir « au‑delà des limites de leur commune dès lors que les maires des communes concernées par l’intervention ont donné leur accord ».

  • L’état de catastrophe naturelle

L’état de catastrophe naturelle pourra être constatée « en cas de survenance d’événements climatiques ou géologiques présentant un caractère irrésistible [et] après avis d’une commission permanente dont la composition, précisée par décret, comprend des représentants des collectivités territoriales, des représentants d’entreprises d’assurances et des personnalités qualifiées ». L’état de catastrophe naturelle est fixé par « un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes où s’est située la catastrophe ainsi que la nature des dommages résultant de celle‑ci couverts par la garantie mentionnée au premier alinéa du présent article ».

  • « Gestion de l’immédiate après‑crise »

Un nouveau chapitre intitulé « Gestion de l’immédiate après‑crise » est inséré au sein du code de la sécurité intérieure qui comprendrait l’article L.743‑1 rédigé de la manière suivante :

« Après une inondation d’ampleur exceptionnelle, le représentant de l’État dans le département met en place, dans les meilleurs délais, une commission de suivi des opérations de reconstruction, de réhabilitation et d’indemnisation dont il fixe l’effectif. Il en assure la présidence. Cette commission est composée des élus, des services de l’État et des institutions financières concernés, de représentants des personnes sinistrées, des entreprises d’assurance et des médiateurs des assurances ainsi que des organismes consulaires.

Sur convocation régulière de son président, elle fait le point sur les problèmes en cours, l’état d’avancement des solutions mises en œuvre, les difficultés rencontrées et les moyens envisagés pour les résoudre jusqu’à ce que la majorité de ses membres constate l’achèvement de sa mission. »

  • L’assurance des risques de catastrophes naturelles

L’article L.125-2 du code des assurances est modifié par l’insertion de deux alinéas :

1° « Un décret en Conseil d’État fixe les modalités selon lesquelles cette clause comporte une règle de réduction de la prime, conformément au quatrième alinéa de l’article L. 113‑4, en fonction des mesures de prévention prises par les assurés pour renforcer leur propre protection ».

2° « Elles [les indemnisations] ne peuvent en aucun cas être modulées en fonction du fait qu’une commune est ou non dotée d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles pour le risque faisant l’objet d’un arrêté portant constatation de l’état de catastrophe naturelle, ou du nombre de constatations intervenues pour le même risque sur le territoire de ladite commune au cours d’une période donnée ».

A l’inverse, « dans les terrains situés dans des zones inconstructibles d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé ou appliqué par anticipation dans les conditions fixées au chapitre II du titre VI du livre V du code de l’environnement, l’assuré est déchu du bénéfice de la garantie contre les effets des catastrophes naturelles s’agissant de dommages causés à des biens mentionnés à l’article L. 125‑1 par un phénomène sur lequel porte le plan, lorsque ces biens ont été construits postérieurement à la publication du plan, sans autorisation administrative de construire ». 

Î
 
Correspondant incendie et secours
Décret n° 2022-1091 du 29 juillet 2022 relatif aux modalités de création et d’exercice de la fonction de conseiller municipal correspondant incendie et secours
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Le Décret n° 2022-1091 du 29 juillet 2022 relatif aux modalités de création et d’exercice de la fonction de conseiller municipal correspondant incendie et secours est récemment venu créer un nouvel article D.731-14 du code de la sécurité intérieure (CSI) qui indique que le maire qui, n’est pas entouré d’un adjoint ou d’un conseiller municipal chargé des questions de sécurité civile, doit désigner un correspondant incendie et secours parmi ses adjoints ou conseillers municipaux, et ce, dans un délai de six mois suivant l’installation du conseil municipal.

 

Un nouveau rôle au profit des élus locaux qui permet de prendre en compte les problématiques relatives à la sécurité civile au niveau local. Depuis 20 ans, la "départementalisation" des sapeurs-pompier conduit à un désintéressement et à un désaisissement des autorités locales sur les questions de sécurité civile. L'introduction du correspondant incendie et secours apparait clairement comme un premier pas vers une intégration des problématiques de sécurité civile à l'échelon local.

 

Un article à retrouver dans les actualités juridiques du PNRS via le lien suivant :

              
 

Questions/Réponses

Vulnérabilité budgétaire des collectivités territoriales
Question d'actualité au gouvernement n° 0016G de Mme Amel Gacquerre (Pas-de-Calais - UC) publiée dans le JO Sénat du 14/07/2022

M. le président. La parole est à Mme Amel Gacquerre, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
Mme Amel Gacquerre. Ma question s'adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Le 28 juin dernier, le Gouvernement a annoncé une revalorisation du point d'indice de la fonction publique. Celle-ci est nécessaire afin de soutenir le pouvoir d'achat des agents. Toutefois, elle a un coût extrêmement lourd pour les collectivités territoriales : plus de 2 milliards d'euros par an.
Cette hausse du point d'indice, décidée par l'État sans concertation et payée par les collectivités, intervient dans un contexte financier particulièrement difficile. À cette dépense de personnel s'ajoute l'explosion du coût de l'énergie et du carburant, des prix alimentaires ou de la construction. On entend également parler d'un désengagement de l'État sur les contrats aidés des parcours emploi compétences (PEC).
Et ce n'est pas fini ! La semaine dernière, votre gouvernement a annoncé la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), soit 17 milliards d'euros en moins pour les collectivités. Pour rappel, le Président de la République veut leur imposer 10 milliards d'euros d'économie, alors même que le déficit de l'État, lui, ne cesse de se creuser depuis 2017 !
Dans leur majorité, les collectivités ne pourront pas faire face aux dépenses supplémentaires que requièrent les services toujours plus nombreux qu'elles doivent assurer. C'est une casse programmée des services publics qui se présente à nous !
Ce matin, la commission des finances de l'Assemblée nationale a adopté un amendement visant à compenser les 2 milliards d'euros que la revalorisation du point d'indice – qui leur est imposée – coûtera aux collectivités. Soutiendrez-vous cette disposition en séance publique ? Au-delà, quelles compensations comptez-vous mettre en place pour garantir aux collectivités leur capacité d'investissement et leur autonomie financière ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe SER.)

Réponse du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires publiée dans le JO Sénat du 14/07/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.

M. Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Gacquerre, vous avez dit des choses justes et d'autres qui le sont un petit peu moins.

Premièrement, concernant la revalorisation du point d'indice, j'étais personnellement présent à la concertation qui a été organisée par Stanislas Guerini avec la conférence des employeurs territoriaux et toutes les associations représentatives d'élus locaux. Dans la continuité de vos propos, tous leurs représentants ont affirmé à quel point il était aujourd'hui nécessaire, après dix ans de gel du point d'indice, d'accorder une revalorisation à nos collaborateurs, dont nous vantons les mérites et pour lesquels il était nécessaire de faire un geste. Toutes ces associations se sont également prononcées pour faire les choses en une fois, au 1er juillet, et non par quelques mesurettes étalées dans le temps. C'est donc l'une des plus importantes décisions de revalorisation salariale depuis plusieurs dizaines d'années qui a été prise.

Deuxièmement, vous avez évoqué la situation des collectivités locales. Sur ce point, je vous demande d'attendre la fin de mon raisonnement pour réagir. La Cour des comptes a publié hier un rapport sur les finances locales, qui expose que la situation des collectivités locales est bien meilleure qu'elle ne l'était il y a un an ou cinq ans. C'est factuellement vrai ! Quand on regarde le quinquennat écoulé, on relève une amélioration considérable du niveau d'épargne. Pour le dire de manière quelque peu triviale, la photo est bonne ; le problème, c'est le film.

En effet, quand on mesure les comptes au 1er janvier et qu'on se gargarise d'une progression de 6 milliards d'euros de l'épargne par rapport à un an auparavant, que voit-on ? On constate d'abord l'efficacité du soutien de l'État et les effets du plan de relance, au travers des aides qui ont été accordées aux collectivités. (Mme Sophie Primas s'exclame.)

Mais depuis janvier, avec la guerre en Ukraine,…

Mme Sophie Primas. Là, oui !

M. Christophe Béchu, ministre. … l'inflation et l'annonce de la hausse du point d'indice font que la construction des budgets supplémentaires, qui n'entrent pas à un titre ou à un autre dans les radars des magistrats des chambres régionales des comptes, ne se voit pas encore.

Vous avez évoqué un coût de la revalorisation du point d'indice de 2,1 milliards d'euros pour l'ensemble des administrations publiques locales. Mais comme cette hausse est effectuée à compter du 1er juillet, la somme n'est que de 1 milliard d'euros. Dans quelques jours, à la demande de Mme la Première ministre, je recevrai les représentants de l'ensemble des associations d'élus pour évoquer avec eux la situation de manière globale, afin d'avoir à l'automne, avant la présentation du projet de loi de finances, une vision et une trajectoire pour les années qui viennent.

M. le président. Il faut conclure.

M. Christophe Béchu, ministre. Vous dénoncez ici, depuis très longtemps, l'approche consistant à faire les choses par petits bouts. Eh bien, nous allons essayer de poser un cadre global, dans un contexte où les finances des collectivités locales sont soutenables pour cette année, mais méritent d'être accompagnées dans les années qui viennent.

M. le président. La parole est à Mme Amel Gacquerre, pour la réplique.

Mme Amel Gacquerre. Monsieur le ministre, vous ne répondez pas à ma question ! Ce que nous souhaitons, c'est que les compensations soient dès aujourd'hui à la hauteur des dépenses imposées aux collectivités. Il est quand même terrible que nous ayons l'impression de vivre de nouveau ce que nous avons subi sous le quinquennat Hollande avec la baisse de 35 % des dotations. Je vous alerte sur ce point parce que, cette fois-ci, les collectivités ne le supporteront pas ! (Applaudissements sur des travées des groupes UC et Les Républicains.)

 
Feux de forêts
Question d'actualité au gouvernement n° 0015G de M. Laurent Burgoa (Gard - Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 14/07/2022

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour le groupe Les Républicains. (Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Laurent Burgoa. Monsieur le ministre, il y a quelques jours, dans mon département du Gard, le feu a consumé 900 hectares en près de vingt-quatre heures ! Bordezac, Bessèges, Gagnières, Générac ou encore Alès n'ont pas été épargnés. Aujourd'hui, de nombreux Gardois s'apprêtent à vivre leur été dans l'angoisse permanente de ces flammes.
Je veux rendre ici un hommage appuyé aux sapeurs-pompiers mobilisés. C'est grâce à leur bravoure et à la réactivité des maires concernés, en lien avec le sous-préfet d'arrondissement, qu'aucune habitation n'a été touchée.
Reste que ces feux, s'ils peuvent être des drames humains, sont toujours un désastre écologique.
Monsieur le ministre, il faut absolument adapter nos textes à nos territoires. En effet, il arrive qu'au nom de la biodiversité des élus départementaux ou municipaux ne puissent débroussailler les abords des routes comme ils le souhaiteraient afin d'en faire de véritables coupe-feux. Il faut davantage laisser les préfets concilier ces deux objectifs qui, je tiens à le redire, ne sont pas antinomiques.
Surtout, nos communes rurales du Gard s'étendent souvent sur de nombreux hectares ; elles ne peuvent assumer seules ce risque qui, malheureusement, est amené à s'amplifier. Le débroussaillement a un coût aussi important que son utilité, tout comme l'entretien des voies de défense de la forêt contre les incendies (DFCI) ou encore des vigies.
Monsieur le ministre, vous conviendrez que les feux coïncident rarement avec les limites administratives ; la lutte contre les incendies doit donc pouvoir compter sur le soutien total de l'État. Allez-vous donc renforcer les moyens financiers des collectivités concernées par cet aléa ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée dans le JO Sénat du 14/07/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Burgoa, comme vous, je voudrais rendre hommage aux services de l'État, aux sapeurs-pompiers, aux gendarmes et policiers, aux élus locaux, souvent des maires de communes rurales, qui, au risque de leur vie, préviennent les populations, organisent les secours et luttent des jours et des nuits contre ces feux, dans le Gard récemment, en ce moment en Gironde, et partout sur le territoire national, car il y a désormais de nombreux feux même au nord de la Loire et non plus seulement dans le sud du pays.

Vous témoignez des feux qui ont durement touché votre département il y a quelques jours ; aujourd'hui, c'est le cas de la Gironde, où je vais me rendre dans quelques heures. À tous, je veux apporter mon hommage et, je le sais, celui de la Nation tout entière.

Votre question appelle deux types de réponse.

D'une part, pour éviter que ces feux ne se propagent, il faut résoudre une question d'aménagement. Si l'été est cette année particulièrement meurtrier pour la forêt, avec quasiment 5 000 hectares brûlés à une date où, l'année dernière, il n'y en avait que 500, c'est avant tout du fait de la sécheresse. En effet, depuis cinq ans, la moyenne du nombre d'hectares de forêt détruits par les feux diminue, grâce notamment à la réorganisation des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) et aux nouveaux moyens technologiques de Météo-France – mon collègue Christophe Béchu connaît bien ces supercalculateurs –, mais aussi aux investissements déployés grâce à l'Union européenne : 90 % des Canadair, des Dash et des hélicoptères déployés contre l'incendie – il en arrivera d'ailleurs dans les prochaines semaines à la base de Nîmes – sont financés par celle-ci.

Vous avez évoqué un autre aménagement qu'il conviendrait peut-être de revoir du fait du réchauffement climatique. Sur ce point, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires travaille avec le ministère de l'intérieur et les départements pour résoudre l'équation que vous avez mentionnée, entre le souci de préserver la biodiversité et celui d'éviter la propagation des feux, alors que les conditions climatiques font qu'ils se propagent de plus en plus rapidement.

D'autre part, si vous m'y autorisez, monsieur le président, je veux redire ce qu'a relevé très justement Marc Fesneau : neuf feux sur dix sont d'origine humaine !

Certains départs de feux sont le fait de nos comportements. Ainsi, alors que les Français partent en vacances, le moment est propice pour rappeler les conséquences que peuvent avoir, autour des aires d'autoroute par exemple, les barbecues sauvages, qui sont bien évidemment interdits.

D'autres départs de feux sont le fait de pyromanes. Sur ce point, je veux ici redire devant le garde des sceaux que mettre le feu à une forêt expose à une condamnation à dix ans de prison.

On voit donc bien que, malheureusement, de très nombreux feux sont d'origine humaine. Alors, oui à l'aménagement rural, mais il faut aussi corriger le comportement humain, qui est responsable de neuf feux sur dix.

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour la réplique.

M. Laurent Burgoa. Merci, monsieur le ministre, d'avoir rendu hommage aux sapeurs-pompiers, mais je vous demandais si vous alliez accorder une aide financière supplémentaire aux élus locaux ; sur ce point, malheureusement, je n'ai pas eu de réponse. Vous le savez, les élus locaux savent s'adapter ; ce qui leur manque le plus, ce sont des moyens financiers ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

 

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