M. le président. La parole est à M. Martin Lévrier, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
M. Martin Lévrier. Monsieur le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, alors que la plupart des États européens poursuivent l'allégement progressif de leurs mesures de restriction, la résurgence de l'épidémie dans plusieurs pays à travers le monde demeure alarmante. Je pense notamment à l'Inde, au Népal ou encore au Brésil. Les épidémies ne connaissent pas de frontières, et la covid-19 ne fait évidemment pas exception. Seule une vaccination rapide, efficace et accessible à tous permettra de surmonter cette pandémie.
Pour y arriver, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Alliance Gavi et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies ont lancé l'initiative Covax, un mécanisme mondial devant accélérer la fabrication de vaccins et garantir sa distribution équitable à travers le monde.
Grâce à ce dispositif, 64 millions de vaccins ont pu être distribués dans 124 pays. Pourtant, ce lundi, l'Unicef a tiré la sonnette d'alarme sur le retard pris par Covax, estimant que, si les pays du G7 et les États membres de l'Union européenne partageaient 20 % de leurs stocks de juin, juillet et août, alors, plus de 150 millions de doses pourraient être données. Cela sauverait bien des vies dans ces pays en difficulté.
La France a été le premier pays à donner 100 000 doses via Covax. Quelques semaines plus tard, le Président de la République a appelé les pays anglo-saxons, et au premier rang les États-Unis, à contribuer davantage à la circulation de ces vaccins.
Monsieur le secrétaire d'État, puisque le temps joue contre nous, comment accélérer l'initiative Covax et répondre à ce message de solidarité et d'urgence formulé par l'Unicef ? Quel rôle pourrait-on imaginer pour le laboratoire français Sanofi, qui vient de publier des résultats prometteurs ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes.
M. Clément Beaune, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes. Monsieur le sénateur Lévrier, vous soulignez l'importance de la solidarité internationale pour lutter contre cette pandémie. Vous avez raison. C'est non seulement notre devoir humanitaire et moral de soutenir les pays, très nombreux aujourd'hui, qui n'ont pas accès, faute de moyens financiers ou de capacités de production, aux vaccins, mais c'est aussi notre intérêt sanitaire, français et européen.
En effet, nous voyons bien, devant la prolifération de certains variants, que nous ne serons pas en sécurité tant que le monde entier ne sera pas progressivement vacciné.
Nous devons donc accélérer.
Au moment où nous parlons, je pense à des solutions qui ne trouveront pas d'issue avant plusieurs mois. C'est le cas de la levée des brevets.
En revanche, dans le cadre de la solidarité internationale, impulsée par la France et l'Union européenne, il y a aussi le mécanisme Covax. Il a permis, vous l'avez rappelé, de distribuer, à ce jour, un peu plus de 65 millions de doses dans plus de 120 pays. Il y a eu des retards par rapport à ce que nous anticipions. Nous les avons nous-mêmes connus avec les chaînes industrielles, notamment celles de l'AstraZeneca, mais nous accélérons.
Je rappelle que l'Union européenne est aujourd'hui le premier financeur de Covax et, de manière générale, le premier donateur international ainsi que le premier exportateur de vaccins au monde. Nous nous réjouissons que les États-Unis nous rejoignent enfin dans ce mouvement de solidarité internationale. Le président Biden a annoncé des dons de doses importants ces prochaines semaines, ce qui sera un facteur d'accélération.
Nous devons pour cela mobiliser l'ensemble des vaccins disponibles. Vous évoquiez celui de Sanofi. Le laboratoire a annoncé des résultats positifs en tout début de semaine. Nous espérons, sous réserve que la phase III se déroule bien, que l'autorisation de mise sur le marché puisse être donnée et que ce vaccin complémentaire soit disponible au dernier trimestre de cette année. Cela sera nécessaire pour l'Union européenne, pour la France, car nous en aurons encore besoin, et pour accélérer nos efforts internationaux.
Je rappelle aussi que, dans ce souci de solidarité, l'Union européenne a commandé, au total, plus de 2,5 milliards de doses. C'est évidemment beaucoup plus qu'il n'en faut pour vacciner notre propre population, ce qui est bien sûr notre priorité, mais cela permet aussi de donner un certain nombre de doses le plus vite possible.
Enfin, sachez que la France, dans un cadre bilatéral,…
M. le président. Il faut conclure !
M. Clément Beaune, secrétaire d'État. .. donne des doses aux soignants africains pour assurer cet effort prioritaire de solidarité.