Le document de référence commun, censé préciser les missions et responsabilités des sapeurs-pompiers et du Samu, reste peu appliqué.
Clarifier les missions et responsabilités respectives des « blancs » et des « rouges », tel est le principal objectif du référentiel portant sur l’organisation du secours aux personnes et de l’aide médicale urgente élaboré en 2008 par un comité quadripartite.
Celui-ci était composé des ministères de tutelle (Santé et Intérieur) et des représentants du Samu et des sapeurs-pompiers. Cinq ans après, quel bilan tirer de ce guide de bonnes pratiques ?
Des conventions dans les limbes - Le 2 juillet dernier, le comité national de suivi du référentiel se réunissait au ministère de l’Intérieur.
« Il n’avait pas eu de réunion depuis quinze mois, alors que deux par an étaient prévues, déplore le docteur Patrick Hertgen, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), chargé du service de santé et de secours médical. C’est un signe révélateur du fait que cet accord n’est pas appliqué !»
Ce n’est pas le seul : une évaluation de la réforme était programmée pour juin 2012. Elle vient seulement d’être confiée aux inspections générales de l’administration et des affaires sociales.
Le référentiel prévoit des mesures fortes pour optimiser la prise en charge des victimes et organiser la complémentarité des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) et du Samu. Des mesures que les protagonistes s’engagent à mettre en œuvre lors de la signature d’une convention bipartite, sous l’autorité du préfet. Un tel accord se fait toujours attendre dans 22 départements. A ce jour, 75 conventions sont en vigueur.
Impact positif - Elles ont eu un impact très positif, notamment sur la rapidité de la réponse apportée à la victime, une priorité du référentiel. Celui-ci fixe un déclenchement immédiat des moyens du Sdis en cas d’urgence vitale, même supposée. L’avis du Samu est sollicité ensuite.
« Cette organisation fonctionne plutôt bien, estime François Braun, chef du Samu de Verdun [18 500 hab., Meuse] et secrétaire général de Samu – urgences de France. Même s’il est fréquent que les motifs des interventions réalisées par les pompiers ne relèvent pas de l’urgence vitale telle que précisée dans l’annexe 1 du référentiel.»
Perte de temps - Toutefois, d’importantes marges de progrès subsistent sur d’autres points. Le document préconise une interopérabilité des systèmes d’information entre le centre de traitement des alertes des pompiers (le 18) et le centre de réception et régulation des appels du Samu (centre 15).
Souvent « la transmission des données entre les services se fait encore oralement, constate Patrick Hertgen. Le nom et l’adresse sont dictés au téléphone, et l’appelant est obligé de se répéter ». Cela constitue une perte de temps considérable.
« La volonté de communiquer est là, assure François Braun. Mais elle se heurte aux contraintes techniques.
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